Nativite de Christ

 

La Nativité du Christ

25 décembre

TROPAIRE
(Ton 4)

Ta naissance, Ô Christ, notre Dieu,
a fait resplendir dans le monde la lumière de l’intelligence.
Ceux qui servaient les astres

sont insruits par l’astre de t’adorer,
Soleil de Justice, et te contempler,

Orient veant des hauteurs.
Seigneur, gloire à toi !

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KONDAKION
(Ton )

La Vierge aujourd’hui met au monde l’Éternel
et la terre offre une grotte à l’Inaccessible.
Les anges et les pasteurs le louent
et les mages avec l’étoile s’avancent.
Car tu es né pour nous petit enfant, Dieu éternel !

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ÉVANGILE
(Lc 10, 38-42 ; 11, 27-28)

En ce temps-là, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : ” Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider. ” Mais le Seigneur lui répondit : ” Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. ” Or, comme il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : “Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés ! ” Mais lui répondit : ” Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la garde ! “

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MÉDITATION SUR LA FÊTE
AVEC LE PÈRE LEV GILLET

La Présentation au Temple de la Vierge Marie

Quelques jours après le commencement de l’Avent, l’Église célèbre la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple (21 Novembre). Il est juste que, au début du temps de préparation à Noël, notre pensée se porte vers la Mère de Dieu, dont l’humble et silencieuse attente doit être le modèle de notre propre attente pendant l’Avent. Plus nous nous rapprocherons de Marie pas notre prière, notre docilité, notre pureté, plus se formera en nous Celui qui va naître.

Que Marie, toute petite enfant, ait été présentée au Temple de Jérusalem pour y vivre, désormais appartient au domaine de la légende, non à celui de l’histoire [9]. Mais cette légende constitue un gracieux symbole dont nous pouvons tirer les plus profonds enseignements spirituels.

Les trois lectures de l’Ancien Testament lues aux vêpres, le soir du 20 novembre (donc au début du 21 novembre, puisque la journée liturgique va du soir au soir), ont rapport au Temple. La première leçon (Ex, 40) évoque les ordres donnés par Dieu à Moïse concernant la construction et l’arrangement intérieur du tabernacle. La deuxième leçon (1 R 7, 51 – 8, 11) décrit la dédicace du Temple de Salomon. La troisième leçon (Ez 43, 27 – 44, 4), déjà lue le 8 septembre, en la fête de la Nativité de la Vierge, nous parle de la porte du sanctuaire, fermée à tout homme et par laquelle Dieu seul entre. Ces trois textes ont symboliquement pour objet la Mère de Dieu elle-même, temple vivant et parfait.

Les évangiles lus à matines et à la liturgie sont ceux qui ont été lus lors de la fête du 8 septembre. On trouvera à cette date, au chapitre précédent, un bref commentaire de l’évangile de la liturgie. Quant à l’épître lue aujourd’hui (He 9, 1-7), elle rappelle l’arrangement du sanctuaire et du ” saint des saints ” : ce texte lui aussi se rapporte symboliquement à Marie.

Le sens spirituel de la fête de la Présentation est développé dans les divers chants de l’office et de la liturgie. Les deux thèmes principaux que nous y trouvons sont les suivants. D’abord la sainteté de Marie. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l’idée d’une vie séparée, consacrée, ” présentée au Temple “, une vie d’intimité avec Dieu : ” Aujourd’hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints “. Il est évident que l’Église fait ici une allusion spéciale à la virginité, mais toute vie humaine, dans des mesures diverses, peut être une vie ” présentée au Temple “, une vie sainte et pure avec Dieu. Le deuxième thème est la comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant : ” Le Temple très pur du Sauveur… est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin “. Marie, qui portera le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem ; il convenait que ces deux temples se rencontrassent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie, parce qu’elle était l’instrument de l’Incarnation. Mais, d’une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu : ” Ne savez-vous que vous êtes le temple de Dieu ( 1 Co 3,16) ? … Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ( 1 Co 6,19) ? “.

D’autres pensées, que les textes liturgiques n’expriment pas explicitement, nous sont cependant suggérées par cette fête. Si notre âme est un temple où Dieu veut demeurer, il convient que Marie y soit ” présentée ” : il faut que nous ouvrions notre âme à Marie, afin qu’elle vive dans ce temple, – notre temple personnel. D’autre part, puisque l’Église entière, puisque toute l’assemblée des fidèles est le corps du Christ et le Temple de Dieu, considérons la fête d’aujourd’hui comme la Présentation de Marie dans ce Temple, – la sainte Église universelle. Ce Temple qu’est l’Église catholique rend aujourd’hui hommage à ce Temple qu’est Marie.

NOTES

[9] D’après les évangiles apocryphes (le pseudo-Jacques, le pseudo-Matthieu, etc.), Marie aurait été amenée au temple par ses parents, à l’âge de trois ans, et elle y serait demeurée. La fête de la Présentation a d’abord été célébrée en Syrie (qui est justement le pays des apocryphes) vers le VIe siècle. Au VIIe ou VIIIe siècle, des poèmes liturgiques grecs étaient composés en l’honneur de la Présentation. Néanmoins le ménologe de Constantinople, au VIIe siècle, ne mentionne pas encore cette fête. Elle était cependant célébrée à Constantinople au XIe siècle. Les papes d’Avignon, au XIVe siècle, introduisirent la Présentation dans l’Occident latin. C’est en vain que le Pape Pie V, plus soucieux de vérité historique, la raya du bréviaire et du calendrier romains, au XVIe siècle. Le pape Sixte V, au même siècle, l’y remit.

Extrait du livre L’An de grâce du Seigneur,
signé « Un moine de l’Église d’Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.